On entend encore trop souvent que le BIM est plus cher ! Cette idée reçue est souvent distillée par les non sachants. Au sein d’Ascaudit Groupe, nous travaillons en BIM depuis 2011 et nous souhaitons partager notre d’expérience.
Oui, il y a un investissement initial !
Tout d’abord, ce qui coûte effectivement plus cher avec le BIM, c’est, de façon concrète, le poste informatique qui se doit d’être bien plus performant.
Les fichiers BIM, les maquettes, sont des objets numériques qui deviennent rapidement très lourds et qui nécessitent une puissance de calcul bien plus importante qu’un fichier Autocad.
Lorsque vous “manoeuvrez” une maquette, vous transportez bien plus qu’un simple objet graphique. Donc oui, au début, il y a un surcoût.
On constate des gains de productivité en phase conception
Ensuite, avec une bonne maîtrise du process BIM, notamment en ayant pris le soin de bien préparer son environnement de travail avant de se lancer dans la construction d’une maquette (préparation des bons gabarits notamment), le temps de production n’est pas plus long qu’avec Autocad.
On gagne en productivité, dans le cadre du processus de conception puis passage à la phase exécution d’un bâtiment :
- Une maquette numérique permet en effet d’éditer les nomenclatures de matériel, les plans de réservation.
- Dès la phase conception, l’objet numérique permet de détecter aisément les “clash”, c’est à dire les conflits / croisements en corps d’état. Cette tâche importante, traditionnellement réalisée en phase exécution par une cellule de synthèse, se règle ainsi en grande partie en phase de conception.
Dès l’APS, nous pouvons ainsi détecter des conflits sur les plans, (par exemple des gaines mal placées) ce qui serait presque impossible en superposant les plans 2D. Sans BIM, cela ne serait identifié qu’au stade du chantier, avec les surcoûts que cela suppose.
La courbe de Patrick MacLeamy (architecte américain et président de BuildingSmart International) montre que le BIM permet davantage de modifications en amont du projet, quand elles sont faciles à implémenter… ce qui évite de coûteuses rectifications en fin de projet.
Dans nos projets au quotidien, le BIM nous permet de sortir des coupes détaillées en quelques minutes, ce qui sur Autocad peut prendre bien plus de temps. On édite des vues 3D depuis n’importe quel point de vue extérieur ou intérieur au bâtiment virtuel afin, notamment, de faciliter la visualisation des passages et/ou des conflits.
Ambitionner un niveau de détail cohérent !
Passé la phase d’appropriation et de maîtrise de l’outil, le risque est de vouloir aller trop loin dans le niveau de détail. Cette exigence demande du temps; Cela peut rapidement générer un impact sur les coûts. Avec le maître d’ouvrage ou le promoteur, il faut définir un niveau de détail qui soit réaliste et corresponde aux enjeux du dossier.
De nouvelles perspectives grâce au BIM
En cours d’exploration chez Ascaudit :
- comment intégrer dans la maquette des données d’analyse de cycle de vie (ACV) et d’énergie grise en vue de la nouvelle réglementation E+ C-,
- des éléments de planification du chantier / la fameuse « 4D » en jargon BIM
- l’intégration des informations de coût global.
- le BIM doit amener de nouvelles possibilités en offrant, via son modèle 3D, un référentiel de données unique de tous les composants d’un ouvrage. La capacité du BIM d’attacher des informations non-graphiques au modèle est très utile au-delà de la phase de construction, cela doit devenir l’outil principal de gestion patrimonial.Toutes les informations collectées durant la construction peuvent être insérées dans le maquette numérique 3D et remises aux propriétaires. Le modèle 3D remis est une source d’informations indispensables pour la gestion et l’opération des installations, ainsi que lors des travaux d’entretien.
- le BIM exploitation est un véritable enjeu. Comment les professionnels de l’exploitation (property manager, facility manager, entreprises,…) peuvent tirer bénéfice de cette mine d’informations et de base commune de données techniques.
En conclusion, il y a un investissement initial comme pour toute nouvelle méthode de travail. Mais après cette période, rien ne justifie un surcoût ! Maitres d’ouvrage ou promoteurs choisissez des partenaires (architectes, bureaux d’études,…) aguerris au BIM pour n’avoir que des bénéfices sans surcoût que ce soit pour la phase construction ou exploitation.
BIM et confinement font bon ménage !
En cette période de confinement et de travail à distance, le BIM est un excellent outil de travail collaboratif pour continuer d’avancer les projets.
Nos collaborateurs travaillant sur des projets en BIM sont beaucoup moins freinés dans l’avancement de leurs missions.